du site http://www.lievin-infos.com/Pays d'Art et d'Histoire : changer les idées reçues » édition de Liévin » vie locale
Vendredi soir, en la salle du Conseil de la Communaupole de Lens-Liévin, a été
officiellement dévoilé le dispositif Pays d'Art et d'Histoire, quelques mois après son attribution par Christine ALBANEL, Ministre de la Culture et de la Communication. L'agglomération de Lens-Liévin est
désormais, en nombre d'habitants, le premier territoire à bénéficier de
cette appellation. Véritable atout touristique et économique, ce label devrait permettre au Pays de Lens-Liévin d'améliorer l'opinion des
touristes potentiels, et de faire tomber les a priori. Il a surtout pour ambition de faire évoluer le regard, souvent tronqué, que portent les habitants sur leur propre territoire.
Depuis le 24 janvier dernier, l'arrondissement de
Lens-Liévin a rejoint le cercle fermé des Villes et Pays d'Art et d'Histoire, parmi des villes au patrimoine prestigieux
(dans la région, Arras, Lille, Boulogne-sur-Mer, Cambrai, Roubaix et St Omer bénéficient déjà de cette appellation).
Devant plusieurs élus de l'agglomération, Michel VANCAILLE, le Président de la Communaupole a rappelé que le dossier était antérieur à la demande d'implantation de l'antenne du Louvre à Lens :
« le projet avait germé dès la fin 2001 ».
Rappelant historiquement les deux événements majeurs ayant au XXème siècle marqué à tout jamais la morphologie de l'arrondissement lensois
(la Première Guerre Mondiale -qui a vue la destruction presque totale du territoire- et l'exploitation minière), Michel VANCAILLE a souligné les efforts entrepris en terme de valorisation du territoire, de développement économique et de réalisation de grands projets
fédérateurs.
« les habitants doivent devenir nos ambassadeurs »Ce label au sein des 36 communes composant la communauté d'agglomération permettra d'améliorer la connaissance du Patrimoine, et de sensibiliser à sa qualité. M. VANCAILLE souhaite que les 252.000 habitants deviennent rapidement des ambassadeurs (
« Et je ne me réfère pas à "Bienvenue Chez les Ch'tis" » a-t-il ironiquement ajouté). L'objectif est justement de sortir des
clichés, et de démontrer que malgré leur lourd passé industriel, les communes de l'agglomération renferment une architecture et des paysages
dignes d'intéresser les visiteurs. Le but clairement avoué est de conserver sur le territoire les touristes après leur visite au Louvre-Lens.
Office du Tourisme et du Patrimoine : « un outil structurant du territoire »Prenant ensuite la parole, Elisabeth WATINE, Présidente de l'Office de Tourisme et du Patrimoine de la Communauté d'agglomération de Lens-Liévin, a retracé le chemin parcouru depuis la création du syndicat d'initiative (géré à l'origine par une seule personne). Depuis 1997, à la veille de la Coupe du Monde de football, l'Office de Tourisme a vu son activité s'étoffer. Aujourd'hui, des circuits touristiques
(parmi "de la mine au Louvre", dont le succès de se dément pas)sont organisés à travers l'agglomération. Désormais renforcé de plusieurs permanents et conférenciers (sans oublier une cinquantaine
d'ambassadeurs qui participent à défendre bénévolement les couleurs de l'agglomération), Mme WATINE compte sur de nouveaux locaux plus
adaptés, qui permettront de regrouper toutes les équipes et de gagner en efficacité. Elle souhaite développer l'action éducative vers les jeunes, et faire travailler ensemble les structures existantes (entre notamment l'Office, Culture Commune et Bassin Minier Unesco).
D.R.A.C. : un patrimoine "remarquable, mais fragile »Soulignant qu'il était très rare que des sites à forte connotation industrielle bénéficient du label de Ville et Pays d'Art et d'Histoire, Véronique
CHATENAIS-DOLTO, Directrice Régionale des Affaires Culturelles, a rappelé que le patrimoine du Pays de Lens-Liévin était
« remarquable, mais fragile »: Beaucoup de bâtiments n'ont à ce jour pas été remarqués à leur juste valeur et risquent de disparaître. Quant à la dimension paysagère, Mme CHATENAIS-DOLTO, qui a soutenu le dossier lors de sa présentation, et membre du jury, a souligné que beaucoup de choses
« restaient à réinventer, notamment dans la démarche de
développement durable ».
un atout touristique, mais aussi économiqueRoger
REUTER, Sous-Préfet de l'arrondissement de Lens, a quant à lui rappeléque la terre qui compose le territoire regorgeait de sang :
« celui des combattants de la Première Guerre Mondiale, et celui des mineurs ». Selon le représentant de l'Etat, le challenge est
« de faire vivre ce label », et
« d'aller au-delà, afin de développer la vie culturelle dans le territoire », avant d'ajouter
« et pas uniquement à l'occasion de l'ouverture du Louvre-Lens ».
Soulignant la faiblesse du Revenu imposable par ménage sur l'arrondissement, le Sous-Préfet souhaite que l'obtention de ce label, au delà de son impact touristique, anime culturellement la région et donne envie aux plus hauts revenus (vivant souvent sur la Métropole Lilloise) de s'installer dans le Pays de Lens-Liévin.
Au terme de la présentation du dispositif, Le président de la Communaupole a demandé au représentant de l'Etat la création d'un
Etablissement Public de Coopération Culturelle,
qui permettrait selon lui une meilleure synergie entre les différents acteurs de la vie culturelle. Le Sous-Préfet a émis des réserves quant à l'utilité d'une telle structure. Ce qui par contre a fait
l'unanimité, c'est le constat chez beaucoup d'habitants de l'arrondissement, l'ère minière reste dans les mémoires, et freine toute mutation. Le label
Pays d'Art et d'Histoire devrait, à sa façon, permettre à toutes les structures des 36 communes qui composent l'agglomération d'oeuvrer de façon plus homogène, afin de
faire évoluer les mentalités. Et chacun sait que la tâche ne sera pas mince...