Tourisme et handicap

Dans un précédent message (Voir ici) le sujet du guidage en langue des signes a été abordée...

Il me semble savoir qu'une formation GIN adaptée aux public sourd et malentendant existe à Beauvais, mais je n'en suis pas sûr...

- Connaissez-vous des formations particulières pour les différents publics en situation de handicap?

- Avez-vous des expériences de guidage avec public en situation de handicap?

Personnellement, lorsque j'étais guide-animateur au Parc Archéologique Asnapio (jouissant du label "Tourisme et handicap" pour handicap moteur et mental), j'ai pu guider pour différents publics en situation de handicap:

- Public déficient mental: selon les membres du groupe le handicap était plus ou moins fort. Il était assez difficile de faire passer un discours historique auprès de visiteurs n'ayant pas la notion du temps par exemple... Assez compliqué donc, même si au final on y arrive!

- Public déficient visuel: La visite des reconstitutions devenait tactile. Alors qu'au visiteur lambda on interdit de toucher, là on laissait les visiteurs mettre la main sur les peaux, les pots, les toits de paille et murs de torchis... Cela donnait une dimension toute autre à la visite que j'aimais beaucoup. le parc, depuis le printemps dernier jouit aussi de panneaux en braille (financés par un programme Interreg), relief et contraste fort donnant des infos globales sur les reconstitutions de bâtiments aux publics mal-voyant et non-voyant.

A une époque, je souhaitais me spécialiser pour le public handicapé; notamment pour les personnes sourdes. Je m'étais renseignée et cela fonctionne comme pour une langue traditionnelle au moment de préparer le GIN, il suffit que l'université propose cette langue. J'avais eu les informations auprès de l'université de Lyon qui la propose et il était dit:

Concernant la Langue des Signes Française (LSF), les
étudiants doivent justifier de l'acquisition du niveau 8 (cycle 4),
attesté par l'un des organismes de formation à la LSF.

Je ne sais pas quelles sont les autres universités proposant le diplôme de GIN en Langue des Signes.

Il est possible de trouver un maximum d'information également sur ce site qui est extrêment bien fait, pour ceux qui éventuellement voudraient se spécialiser:
http://surdite.lsf.free.fr/

Tout d'abord: il existe un label tourisme et handicap, décliné en quatre catégories: handicap moteur, h visuel ; h auditif ; h mental et psychique. Pour en savoir plus: www.tourisme-handicaps.org (vous n'en avez pas assez que je vous dise des trucs que vous savez déjà!)

J'ai suivi quelques formations sur ce thème à partir de 2005. J'y ai appris que la population estimée de personnes sourdes maîtrisant la langue des signes n'exéde pas 13% (cela m'avait surpris et je l'avais noté). Alors avant de vous lancer dans une formation, réfléchissez!

D'autant plus qu'il existe aussi le code LPC: langage parlé complété: tout en parlant, vous complétez l'expression naturelle de votre visage par des codes gestuels combinant sons et syllabes. J'ai une collègue qui le pratique un peu, elle dit que c'est épuisant car il faut penser et s'exprimer de deux manières différentes à la fois!

En revanche, rien n'empêche de penser - lors d'une visite - à bien se présenter de manière à ce que les visiteurs sourds puissent lire sur les lèvres (ar-ti-cu-lez !).
J'ai un souvenir assez terrible d'une visite en sous-sol obscur où j'ai dû braquer moi-même sur mon visage une lampe torche pour que mes non-auditeurs puissent proffiter du commentaire; vous voyez, comme lorsqu'on raconte une histoire d'horreur au coin d'un feu de camp ou dans une veillée. D'ailleurs, je pense que les visiteurs aussi on gardé un souvenir assez terrible de cette visite. Pff... Pour une fois j'étais contente que mon groupe ne m'envoie pas une photo de moi en action!

Nous avons parfois des groupes étrangers sur les bateaux de croisières qui ont un handicap, notament sourds ou aveugles.
J'ai eu l'occasion de guider pour eux, mais pour les sourds j'avais des interprètes qui se mettait dans le bus et traduisaient langue des signes.
En ce qui concerne les aveugles, j'ai trouvé que c'etait un très bon exercise, notamment dans les descriptions qu'il faut faire.

Pour le moment il n' a aucun bus de tourisme aménagé pour handicapés moteurs sur la côte d'Azur.

En ce qui concerne le handicap mental, je n'ai pas eu affaire avec un groupes mais quelques participants insérés dans un groupe ; et comme ils avaient leur propre accompagnateur, j'avoue ne pas m'être penché sur la question de savoir si ils suivaient ou pas. A ma décharge, un double étage aec 68 personnes dont 3 handicapées mentales, sur un tour d'une journée assez chargé, je n'avais pas trop le temps de faire de "l'individuel".

Ce sont effectivement, pour moi, les visites de groupes de personnes non ou mal-voyantes qui sont les plus enrichissantes. Dans un environnement conçu pour des voyants, ces publics permettent de se repositionner un peu dans une approche sensorielle qui ne soit pas essentiellement basée sur la vue.

Les visites tactiles sont toujours des moments très agréables, qui permettent d'avoir un autre rapport aux choses en général, à l'art ou l'architecture en particulier.

Le bémol, c'est que les visites sont toujours plus longues: déplacement, séquences tactiles... sans compter les problèmes de conservation posés par le contact de la peau - porteuse de millions de bactéries et autres éléments biologiques en tous genres - avec les différents matériaux.
C'est pourquoi ce type de découverte est inapproprié dans le cadre de visites génériques et/ ou récurentes, en tout cas sur des originaux!

Une expérience à faire: au Louvre la galerie tactile : des copies de chefs d'oeuvres de la statuaire à toucher ; fermez les yeux... Le musée des années 30 à Boulogne Billancourt propose lui aussi des visites-guidées tactiles

Personnellement, je n'ai pas eu l'occasion de guider pour des personnes handicapées en groupe.

Pour l'instant, j'ai eu parfois quelques personnes sous tutelle ou curatelle (sans avoir été prévenue par l'agence qui m'employait) pour des voyages d'une semaine. Le seul regret que j'ai par rapport à ces touristes, c'est de ne pas disposer des outils pour peut-être mieux les intégrer au groupe. Certains autres clients ne sont pas toujours tolérants...

J'estime avoir fait preuve d'écoute, de patience et même de compréhension quand des petits soucis sont survenus. En effet, il me semble que l'on ne soit pas formé, ou disons préparé pour l’accueil de ces personnes, qui nécessitent une attention particulière parfois. Je ne demanderais pas mieux qu'être formée, mais savez-vous à qui l'on peut s'adresser ? En général, ces voyageurs ne disposent que d’une petite somme pour la semaine et je dirais que quelques-uns présentent certaines "fragilités" (parfois suite à des accidents de la vie, divorce, dépression, problèmes de gestion de leur budget...). Evidemment, je parle en tant que guide-accompagnatrice, donc on essaie de faire de son mieux mais je m'interroge : que devrais-je faire si soudain quelqu'un devait faire une "crise" ou devenait incontrôlable ???

Franchement, je me le demande !!! Si vous avez des réactions ou des réponses, je suis preneuse...

Sinon, Virginie, tu es bien certaine qu'il n'y ait pas d'autocar aménagé pour les personnes à mobilité réduite dans ta région ? En faisant des recherches pour contrôler quels voyagistes possédaient ce type de véhicules dans ma région, j'ai découvert qu'un autocariste en avait un dans le sud-est : Ulysse Travel.

http://www.ulysse-travel.com

En tout cas, ça a l'air super récent (2ème semestre 2008) !

Dans ma région, je sais que cela reste un type de véhicule assez rare et recherché, utilisé surtout pour des déplacements à la journée par les unités spécialisées.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !

Pour les formations, il faut regarder du côté des associations spécialisées dans les handicap comme l'association des paralysés de France. C'est encore elles qui proposent le plus facilement des formations et parfois gratuites!

Bonjour !

Merci Chlorindre, je vais consulter le site de l'AFP.

A bientôt.

quand j'ai besoin d'info je contacte généralement l'association AVH (Valentin Haüy - je ne souviens plus très bien de l'orthographe). Elle est à Paris, mais elle a peut-être des correspondants locaux en région. Il y en a bien d'autres encore.