Solidarité dans la rémunération?

Chers Membres,

Peut-être vais-je m'attirer les foudres de certains, mais il y a un sujet qui me trotte depuis un bon petit moment dans la tête:

- Pourquoi certains GIN, selon leur région ont-ils des revendications pour être payés plus que d'autres?

et cela entraîne une deuxième question:

- Pourquoi les GIN qui demandent des conditions de rémunération supérieures sont ceux qui travaillent dans les régions les plus fréquentées?

Exemple:

Je ne souhaite incriminer en aucune sorte la société Akopso, qui a dû accepter ce système pour pouvoir se développer, mais A LA DEMANDE DE GUIDES DE CERTAINES RÉGIONS, il a des rémunérations différentes pour des prestations identiques dans la durée et la complexité...

Les guides de Paris et de la Région PACA sont les plus demandés, et souhaitent être mieux rémunérés... Les Guides de la Vallée de la Loire ont demandé à être mieux rémunérés aussi... Pour quel motif?

Une chose qui mériterait d'être mise à plat une fois pour toutes sainement:

Pourquoi ceux qui bossent "le plus" sont les plus rémunérés, alors que ceux qui travaillent "le moins" (par la force des choses: fréquentations touristiques différentes selon les régions) sont déjà plus fragiles économiquement, mais en plus il sont discriminés par une rémunération moindre...

Qu'on ne me dise pas que la vie est plus chère à Paris: avec 200€ de prestations à Lille la vie est chère et dure aussi, croyez moi! Tout est relatif!

L'on peut comprendre que le bas blesse... Par manque de solidarité professionnelle encore une fois...

Voilà! Je ne souhaite blesser personne, juste ouvrir un sujet sensible et qui mérite d'être éclairci...

C'est en effet la question qui tue !!!!

Dans l'absolu, je pense que nous devrions être tous rémunérés au mêmes taux de salaires ou tarifs.

Mais si tu pars sur ce terrain là, pourquoi dans une même région une guide débutante est payée au même salaire qu'une guide qui à plus de 20 ans d'expérience ?

Ensuite je crois que les salaires dépendent des négociations des associations ou fédérations locales avec les agences.

Pour exemple : les guides du Var ont une prime de 20 % le dimanche que les guides des Alpes Maritimes n'ont pas lorsque nous travaillons pour la même agence pour le même type de service..... Nous avons beau essayer de négocier depuis plusieurs années, mais nous n'arrivons pas à nous la faire payer !

Toutes les agences de la Côte d'Azur n'appliquent pas les mêmes taux de salaires.....

Aucune uniformité dans ce domaine, et je crois que ça n'est pas près de changer.....

C'est la dure loi de l'offre et la demande.
Cela dit,pour les guides-conférenciers,en général,la rémunération est identique quel que soit le lieu.
Pour moi qui travaille au Louvre,je suis payé de la même manière que si je travaillais à Orsay (et pourtant le Louvre couvre plus de siècles qu'Orsay...).
Je crois qu'à une époque,il existait une grille des tarifs syndicaux pour les guides en fonction des habilitations (GA<<GIR<GCVPAH=GIN<CN).Elle est de moins en moins appliqué aujourd'hui.
Si j'arrive à la retrouver dans mes papiers,je la mets en ligne,mais il se peut fort que je l'ai jetée.
Légende :
<< très inférieur à

Petit retour sur le sujet )

Comment expliquer que la rémunération soit bien moins importante dans une VPAH que dans une autre:

Exemple:

PAH de Lens-Liévin = 21€ brut l'heure en semaine; 31€ brut l'heure le dimanche

VAH de Lille = 14€ brut de l'heure semaine + légère prime le dimanche


Petit retour sur ce que disait Virginie:

Un grille de rémunération commune ne veut pas dire que les plus anciens devraient gagner la même chose que les petits nouveaux. Sont-ce d'ailleurs les nouveaux qui gagnent plus que les anciens, ou les anciens qui gagnent aussi peu que les nouveaux?
Dans le cadre d'une grille indiciaire, comme celles de nombreuses professions, il y aurait normalement une reconnaissance de l'ancienneté.

Mais il est vrai que les rares cadres de nos professions sont caractérisées par la différence entre les différents statuts et les différentes régions.

Au triptyque "UNE formation, UN diplôme, UNE carte" peut-être pourrions-nous rajouter "UNE grille indiciaire de rémunération", mais là j'arrête, je vais encore me faire des ennemis ;o)

Sur ce, bon week-end de Toussaint.

Excellente remarque. Aux guides de Paris et de PACA, tu peux ajouter les Lyonnais qui passent pour pratiquer des tarifs très élevès (aux dires de certains TO ou réceptifs)... Oups, je vais encore me faire des amis, moi

Pour les VPAH, tout dépend de la colllectivité qui finance. Faute de grille nationale commune (qui me semblerait être le minimum) chacun fait malheureusement comme bon lui semble.

Pour les prestations de GI tout dépend du client. Et c'est parfois (toujours ?) difficile de négocier. Là encore, une convention collective nationale (en projet depuis plusieurs années) pourrait apporter une solution. Avec cependant le risque de voir les tarifs tirés vers le bas...

Et pour en revenir aux différences entre les régions, le tourisme est ainsi : plus la demande est forte, plus les prix (donc les salaires) sont élevés.

Mieux vaut ne pas être angélique ni utopiste alors...

Bon, je renonce donc à ma maison à la campagne avec piscine... Mais pourquoi je m'acharne en Nord - Pas de Calais ;o)))

Bon en même temps, à quoi te servirait une piscine dans le Nord ? Ou alors couverte et chauffée (et encore, faudrait quand même nager avec des moon boots)
Cela dit, je connais peu de guides, même dans les contrées plus clémentes côté climat, qui ont une maison de campagne (donc en plus de leur résidence principale) avec piscine... A moins d'épouser une riche héritière ou un chirurgien

J'ai choisi le paramédical, avec un infirmier, plutôt que le médical avec un chirurgien, pas de bol ;o)))

Bon j'ai rien à dire, moi j'ai choisi un guide...
En même temps, les chirurgiens sont sûrement des gens ennuyeux... Et puis l'argent ne fait pas le bonheur, paraît-il...

Olivier a écrit:

Mais pourquoi je m'acharne en Nord - Pas de Calais ;o)))

Si tu songes à émigrer dans le Sud, y a du boulot en espagnol ! (mais pas seulement !) et on manque de guides ayant un bon niveau dans cette langue

Et à défaut de piscine y a la mer où tu pourras te baigner entre Pâques et mi octobre !

Enfin, moi je dis ça, je dis rien .....

YannickS a écrit:

A moins d'épouser une riche héritière ou un chirurgien

Quant aux vieilles rombières pleines aux as, c'est pas ce qui manque..... il y a 5 femmes pour un homme sur la Côte !

Du coup quand on en a un on le garde ! Même si il n'est pas riche !

Je disais il y a quelques temps:

Citation :

Petit retour sur le sujet Surprised)

Comment expliquer que la rémunération soit bien moins importante dans une VPAH que dans une autre:

Exemple:

PAH de Lens-Liévin = 21€ brut l'heure en semaine; 31€ brut l'heure le dimanche

VAH de Lille = 14€ brut de l'heure semaine + légère prime le dimanche

Petite nuance à apporter: la rémunération en vacation, avec un taux horaire compensant la précarité, est toujours plus élevée que la rémunération en CDD ou CDI...

Remise à jour aprèssignature CDII à Lens:

PAH de Lens-Liévin (150H/an) = 15,25€ brut l'heure en semaine; légère prime le dimanche

VAH de Lille (150H/an) = 14,82€ brut de l'heure semaine + légère prime le dimanche

Je gagne donc quasiment la même chose d'un côté et de l'autre... j'y perds à Lens car moins rémunéré à l'heure, mais un nombre d'heure un peu plus élevé, assuré et payé régulièrement...

Quoi qu'il en soit, cela ne fait pas cher ;o) Dans un OT je gagne en un an ce que d'autres gagnent en un mois ;o) Mais bon...

Quand même, la différence à Lens est conséquente ! Et même en enlevant la prime de précarité, l'écart me paraît bien grand...

Enfin, il y aura un début de progrès le jour où les grilles tarifaires OT et VPAH seront harmonisées sur toute la France. Ça permettrait au moins aux guides d'y voir plus clair... Il y a encore du boulot ! ;-)

Tout à fait Yannick!

Cependant avoir une grille tarifaire OT et VPAH neserait qu'une partie du problème de la rémunération. En effet, il reste toute la partie privée, à savoir la tarification des sociétés de guidage et des guides indépendants. C e thème a été abordé à la direction du tourisme ce mercredi.

En effet, même si beaucoup sont raisonnable et essaient d'avoir des prétentions correspondant à des "normes", certain(e)s font jouer les chiffres soit à la hausse, soit à la baisse. Et dans les deux cas il y a problème.

Pourquoi?

- Lorsque certain(e)s, dans un sens de développement "élitiste" ou bien encore "monopolistique" montent les tarifs vers le haut, cela creuse les écarts qui peuvent exister au niveau pratique mais aussi géographique. Comment comparer certains tarifs prohibitifs de régions hyper touristiques avec les tarifs obligatoirement plus bas de régions moins fréquentées?

- Lorsque certain(e)s, pour faire jouer la concurrence -ce qui est quand même "assez normal" dans le milieu de l'entreprise- baissent leur tarifs à outrance, se dépréciant eux mêmes, il y a aussi problème. Comment ensuite faire comprendre que le travail a une valeur et coûte quelque chose si certains bradent leurs prestations. Il faut vivre, soit, mais à n'importe quel prix? N'y a-t-il pas un risque de se coincer dans cette position compliquée? Comment justifier ensuite une augmentation des tarifs, ne serait-ce que pour revenir à un tarif "normal"? L'acheteur préférera toujours une prestation moins chère...

Tout cela est bien compliqué donc...

Absolument ! Le problème du privé est encore plus complexe que pour le (para-)public. En fait, il faudrait une convention collective nationale des métiers de guide, applicable par métier, quel que soit le secteur d'activité de l'entreprise ou de l'association qui emploie le guide. Bien sûr, cela ne concernerait que les guides salariés, mais ce serait un début. Parallèlement, il faudrait pouvoir fixer un tarif minimum au niveau national qui permettrait de garantir des conditions décentes aux régions les moins touristiques... Mais c'est plus facile à dire qu'à faire !

Au sujet de la convention collective, il y a eu en 2007 un début de travail sur la convention collective nationale des organismes de tourisme (OT, CDT...) dont la refonte (en 2002, je crois) avait fait disparaître les guides des grilles de qualification (laissant ainsi à la libre appréciation de chaque OT le niveau de rémunération). Mais les travaux ont tourné court, faute d'entente...