Examens? Compétences? Expérience?

SUITE AU MESSAGE, déjà de Chlorindre, dans la partie VPAH: "Ce qui est merveilleux, c'est, en France, la grande reconnaissance des diplômes universitaires... Vous avez un DEUG d'histoire, de langue, d'histoire de l'art, d'achéologie, et j'en passe... Quelle chance! vous avez gagné le droit de passer un examen de guide..."


Bon, en fait je trouve que passer un examen de guide c'est normal.... Ce n'est pas parce qu'on est une bête pour les recherches qu'on est capable de conduire un groupe...
Ce qui m'énerve un peu plus c'est en fait l'inégalité dans l'accessibilité à la profession entre les personnes qui suivent un cursus BTS et celles qui suivent un cursus fac. Nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne...

C'est à dire? Je ne comprends pas dans quel sens tu parles d'inégalité...

"Pour être guide-interprète régional la carte professionnelle est délivrée soit directement pour les titulaires du BTS tourisme-loisirs option accueil-animation soit à la suite d'un examen organisé par les régions en fonction de leurs besoins. "
OK, est-ce qu'on file une carte de guide interpréte à tous les étudiants en LEA qui en font la demande ? Est-ce qu'on offre une carte de guide conférencier à tous les étudiants qui ont fait un DEUG d'histoire, d'histoire de l'art, d'archéo avec une option médiation et qui réclament la carte?

Non (et entre nous heureusement!) car ce ne sont pas les acquis théoriques qui permettent de faire un bon guide mais les qualités et compétences de la personne...
Pourtant, sans aucun doute, il y a de potentiels excellents guides dans tous ces domaines. Et bien ceux là, sont obligés de courir après les exams - quand il y en a.
Et si, près de chez eux, les seuls employeurs sont des VPah déjà bien pourvus en guides-conférenciers, et bien je leur souhaite bien du courage parce qu'ils peuvent attendre un certain temps avant les prochains!

Même quand la délivrance de la carte aux BTS tourisme dépendait d'un examen optionnel (ce qui était très bien à mon avis), la fréquence des exam était plus importante pour eux que pour les candidats libres et s'inscrivait dans un calendrier aménagé (pas de chevauchement d'examens).

Voilà en quoi je trouve que l'accessibilité aux cartes est inégale : les oportunités de devenir guides ne se présentent pas du tout à la même fréquence pour tout le monde (même sans parler des exams VPah qui se font rares).
Evidemment, cela ne retire rien aux compétences des personnes qui ont déjà obtenu leur carte par quelque examen que ce soit (j'en suis, je serais stupide de dire le contraire).

Dans le même esprit "une certaine logique particulière que nous ne comprenons pas toujours", selon le morceau de la chaine de réflexion ou l'on nous nous positionnons, voilà le recrutement des Animateurs de l'Architecture et du Patrimoine et de leurs Adjoints...

Dans le Nord - Pas de Calais la DRAC a mis la barre un peu haut... Le Bac+3 minimum est devenu Bac+5 minimum pour Animateur et Bac+4 pour Adjoint... Autant dire que ça bloque pas mal de gens... Et comme pour beaucoup de chose au Ministère de la Culture il y a des petites cases où il faut rentrer: aucune place pour l'expérience professionnelle hors parcours "casé"...

Au final, des recrutements bien élististes... Je pense que je ne suis pas le seul à ne rien comprendre au fonctionnement du monde de la culture où l'on préférera bien souvent prendre un candidat avec un niveau Master en Histoire de l'Art mais qui ne connaîtra rien au monde de la médiation, à un candidat n'ayant pas un Bac+5 dans un domaine X, mais une expérience professionnelle qualifiante validée...

Pour moi le problème de la distinction formation / expérience est de taille: la capacité à la médiation, à la vulgarisation, n'est pas un niveau universitaire, mais une qualité professionnelle. On peut avoir un Master en histoire de l'art contemporain et ne pas savoir communiquer ses savoirs de manière adéquate aux publics... C'est comme l'agrégation. J'ai eu l'occasion de préparer l'agrégation et de connaître des agrégés: la pertinence et l'excellence disciplinaire universitaire ne faisaient pas des meilleurs agrégés les meilleurs pédagogues...

Comme quoi au final, que l'on sorte de BTS AGTL avec sa carte de GIR ou que l'on passe l'habilitation VPAH en sortant de fac de l'histoire de l'art, il n'y pas pas que l'examen ou le bout de papier qui compte... De bons guides GIR au sortir d'un BTS il y en a... De mauvais guides-conf VCPAH au sortir d'une formation DRAC il y en a aussi ;o)

1) il n'y a pas vraiment de statut d'animateur de l'architecture et du patrimoine, bien que les collectivités territoriales s'orientent vers des recrutements sur des grades d'attachés de conservation du patrimoine => le profil de poste se fait, selon moi, au cas par cas. Et à vrai dire, il n'y a pas vraiment non plus de statut de guide conférencier VPah.
Selon moi, en fonction des sites où il travaille, l'animateur du patrimoine doit quand même avoir des compétences de chercheurs (archives, analyse des monuments...) parce qu'il n'est pas toujours sur un territoire qui a été bien étudié. C'est aussi un chef d'équipe = compétences de manager. Mais je pense aussi qu'un animateur du patrimoine doit, globalement, s'être frotté au terrain et être capable de faire ce qu'il demande à ses guides (ateliers, visites...).
De toutes façons, quand ces postes sont recrutés directements dans la filière de la fonction publique territoriale, la question des compétences ne se pose qu'une fois la barrière du concours CNFPT tombé. Et là, on est souvent dans des rapports de 1 place pour plus de 60 candidats.

2) En ce qui concerne les diplomes, examens et concours: il y a bien des bêtes à concours qui sont incapables de bosser sur le terrain ensuite. "De bons guides GIR au sortir d'un BTS il y en a... De mauvais guides-conf VCPAH au sortir d'une formation DRAC il y en a aussi ;o)"... Il y en a même qui ont des formations universitaires élevées qui resteront incapables de communiquer des savoirs.
Ce n'est pas moi qui te dirai le contraire: j'affirme la valeur des personnes, et pas des diplomes. Ceux-ci sont seulement "qualifiant". Je connais même des personnes qui n'ont aucune carte et qui pourraient bien damer le pion à de nombreux guides (moi y compris), quelle que soit leur carte. C'est pourquoi il est dommage pour ceux qui le veulent d'avoir parfois à attendre 3 ans un examen.

Chlorindre a écrit:

Citation :

De toutes façons, quand ces postes sont recrutés directements dans la filière de la fonction publique territoriale, la question des compétences ne se pose qu'une fois la barrière du concours CNFPT tombé. Et là, on est souvent dans des rapports de 1 place pour plus de 60 candidats.

A mon humble avis, il y a là une certaine hypocrisie: il est bien précisé qu'il ne s'agit pas d'un poste de la fonction publique, ce pourquoi il n'y a pas de "concours" au sens propre... Mais de plus en plus on se rend compte qu'effectivement il y a un basculement vers le recrutement de gens ayant le concours de conservateur par exemple... Certaines villes ou pays recrutent même directement en statutaire... Cela réduit considérablement le nombre de candidats potentiels...

Un peu de clarté serait la bienvenue: soit c'est de la fonction publique territoriale à part entière soit ça n'en est pas...

Sachant que c'est beaucoup plus facile de faire basculer le poste dans des filières qui existent déjà que de réfléchir à un vrai statut pour cette profession (comme pour toutes celles des guides), il y a plus de chance que la clarté que tu demandes arrive directement sur la case fonction publique.

A titre d'information, il y a quelques années, la question d'une réflexion sur la fonctionnarisation des conférenciers VPah s'était également posée. La réflexion n'avait finalement pas été lancée puisqu'il était difficile de faire correspondre un statut de fonctionnaire avec les horaires aléatoires de la profession.
En plus bonjour les difficultés pour faire coïncider les intérêts des employeurs dans toute la splendeur (juste pour le plaisir de l'assonance en eur) de leur diversité (association, collectivités, offices de tourismes...). Et, dans ce cas, quid de la possibilité des guides de travailler pour plusieurs employeurs différents?
Cela explique pourquoi on a tant de mal à faire reconnaître ce métier.