Guidage or not guidage?

Après quelques mois écoulés depuis l'obtention de la carte, il faut bien dire qu'un certain désenchantement opère.

Face aux employeurs rares ou versatiles, face aux inconvénients de la saisonnalité, il se peut qu'un GIN ne se serve finalement pas beaucoup, voire pas du tout de la carte qu'il a décroché.

Personnellement, pour l'instant je bosse en vacations en parc archéo. C'est assez chichement payé et représente malgré tout peu d'heures. L'office de Tourisme de Lens me parle de formation, qui a reculé de mai à septembre, c'est à dire une saison de râté...
Parallèlement le parc archéo me propose un poste administratif de "coordinateur projet interreg" pour le côté français d'un projet franco-britanique. Cela représente beaucoup de boulot -mais passionnant- hors du domaine d'un GIN, mais c'est un CDD de 2ans à temps plein et c'est surtout une expérience professionelle qui se revendra très bien par la suite...

Je suis juste un peu vert de ne pas avoir plus de possibilités d'exercer cette profession pour laquelle j'ai changé d'orientation. Cependant, je me dit que la vie n'est pas faite pour être monotone, et que toute expérience est bonne à prendre...

Voyons-voir ce que ça donne...

@ ++

Olivier

Olivier,

Me voilà enregistrée sur votre forum.
Je pense que tu as bien fait d'accepter ce poste.
De fait, je ne suis pas sûre que la carte soit un passeport pour l'emploi. Tout au plus cela te donne-t-il plus de connaissances dans certains domaines qui pourront te servir sur d'autres types de postes. Et puis, il n'y a rien de figé et les compétences acquises lors de la formation,sont, je pense transférables sur d'autres postes. De toute façon, le guidage ne faisant pas un 35 heures, il faut trouver un poste qui contienne de la promotion ou d'autres activités, (traduction, communication en langues étrangères). S'agissant de la saisonnalité, il faut bien sûr en avoir conscience, d'ou l'avantage d'avoir plusieurs cordes à son arc, genre animation ou autre!! Dans un contexte morose, je pense qu'il faut accepter d'avoir plusieurs employeurs et de varier les plaisirs au risque de se voir reprocher un certain "papillonage" lors des entretiens!
De plus, le terme de guide-interprète est déjà tellement vague et ce diplôme finalement très jeune! Il faut le temps que le marché de l'emploi se clarifie à ce sujet!!
Voilà mes réflexions suite à cet email que je découvre à l'instant!
Je te souhaite bon courage our ton travail, mais les projets européens tels Interreg ont de quoi stimuler les gens je pense.
Sarah.

Hello Sarah,

Comment vas-tu? Comment se déroule tes recherches d'emploi?

Bonjour à tous !

Je prends la parole pour confirmer en effet, ce qu'écrit Olivier plus haut, à propos du "désenchantement" ou de la "désillusion" qui peut prendre le dessus, soit au moment où l'on est diplômé, soit parfois bien plus tard. Malgré tout, j'ai envie de dire à ceux qui connaissent ce sentiment de ne pas "flancher", de maintenir le cap et de garder le sourire (primordial dans notre profession) !

Diplômée de l'ESTHUA en 2001, j'ai connu moi aussi, certaines désillusions ou disons, difficultés, à la période des événements du 11 septembre. Je devais me rendre à un entretien d'embauche quelques jours après, mais tout a été annulé alors que je fondais de réels espoirs sur cette rencontre. Mais, j'ai gardé contact avec cette agence, j'en ai profité pour partir en Angleterre (via un programme européen) afin de perfectionner mon anglais. Et à force de persévérance et de coups de fil ou relances auprès du recruteur, quelques mois plus tard, j'obtenais un poste à Paris. Mais je ne vais pas vous décrire tout mon cv, ni me plaindre, parce qu'aller frapper à de nombreuses portes et savoir rebondir est notre lot quotidien à tous. Pour ma part, on ne m'a jamais reproché en entretetien d'avoir un parcours professionnel plutôt diversifié, ni même d'avoir "bougé"... La France est belle, visitez-là

Je pense aussi qu'avoir plusieurs cordes à son arc est salvateur, si l'on est pas sectaire, ça doit marcher ! Il faut diversifier son savoir-faire, accepter par exemple de faire des transferts, travailler en Office de Tourisme comme agent d'accueil, ou en agence de voyages pour prendre les réservations... Voyager ou séjourner quelques mois dans un ou plusieurs pays pour élargir sa culture sont des solutions intermédiaires, pendant l'hiver !

On gagne en compétences, en savoir-être aussi, en ouverture vers l'autre, celui qu'on appelle "l'étranger".

Bref, je n'ai pas l'intention de donner des leçons, mais juste de communiquer sur les hauts et les bas qu'on rencontre quand on choisit d'être guide. Car, ce n'est pas parce qu'on termine la formation avec succès du 1er coup, comme ce fut le cas de certains de mes camarades de promotion, que l'on perce dans cette voie !!! Ni d'ailleurs parce que l'on échoue que tout est perdu. Certains se dirigent vers l'enseignement, l'hôtellerie... D'autres ne baissent pas les bras, s'accrochent & ont raison...

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, je crois.

Bon week-end !

GIN (1999-2000 et 2000-2001)
GIR Pays de Loire

la carte de guide (conférencier ou interprète) ne suffit pas à elle seule a procurer un emploi.
Le mieux est de créer un site internet et proposer directement ses prestations (activité libérale).
Inversement,on peut très bien travailler en tant que guide sans avoir de carte.
Il existe aussi de nombreux guides (notamment sur Paris) travaillant sans carte sur la voie publique ou dans les cars de tourisme (la carte n'est en effet requise que dans les musées et monuments nationaux)
Celà dit,en cumulant activité libérale et salariée,sans compter les pourboires,la profession de guide reste en général largement rémunératrice (j'entends par là un salaire moyen de 2000 à 3000 euros net par mois,selon la saison) - en revanche,le choix de sa région d'implantation est essentiel.
Il est clair que les possibilités de travail en Ile-de-France sont nombreuses (un certain nombre de mes amis guides sont parfois obligés de refuser des visites.....faute de temps)

Maestrip,

Il est vrai que l'ordre de rémunération dont tu parles là doit être reporté à certains bassins où l'emploi est "assuré" et rémunérateur... En dehors de l'Île de France, de la Provence, du Val de Loire te peut-être de la Bretagne il est dur de vivre correctement de vacations ;o((( Même en cumulant ;o((

Citation du jour:

"les Guides Interprètes c'est rien!"

Voilà ce que j'ai eu l'occasion d'entendre dire ce matin-même au Salon Tourissima (Lille), par un éminent monsieur dont je tairai les nom et fonction... Voilà la considération à laquelle on a le droit...

Je vous avoue que mon samedi a été plombé: je rame comme un malade pour bosser et avoir de quoi vivre sans faste aucun (lire juste le vital), l'assedic me met à mal et les employeurs se rient de nous... Quelle journée!

Allez, mode bougon et démoralisé!

@++

Je conçois que dans certaines régions ce doit être dur, et d'ailleurs je ne pensais même pas que des guides diplômés essayaient de vivre de cette profession dans le Nord avant de venir sur ce forum ! (comme quoi les clichés ont la vie dure !)
Déjà dans les régions touristiques comme la Côte d'Azur, il faut compter au moins 5 ans avant de pouvoir commencer à en vivre correctement, "sans faste" comme le dit Olivier.

J'ai travaillé pas mal dans l'incentive et la conférence en tant qu'organisatrice (je gérais surtout le transport) et j'ai même fait le "pot de fleur" ou la "flêche humaine" dans ma jeunesse pour pouvoir nourrir mes gamins !

Aujourd'hui, 22 ans plus tard, je me suis faite un nom auprès de divers clients qui m'ont ensuite recommandée à d'autres, et je vis confortablement de cette profession. Mais avant d'en vivre confortablement cela m'a bien pris 10 à 12 ans.

Les premières années j'ai travaillé comme caissière de supermarché ou vendeuse de bûche de noël, plongeuse (et j'en passe !) pendant l'hiver ; je n'avais pas le choix. mais je suis heureuse d'avoir persévérée car le métier de guide est vraiment enrichissant et valorisant à bien des égards.

Donc ne vous découragez pas, mais n'hsitez pas à faire 'autres choses pour faire bouillir la marmitte, vous n'en serez que plus fier plus tard.

Beau témoignage que celui de Virginie, je trouve, ça fait du bien au moral, au coeur de l'hiver !

Et surtout, ça me rassure de voir que quand on s'accroche, qu'on fait autre chose dans les périodes difficiles, ça paie un jour (tôt ou tard), mais il y a des résultats visibles et c'est encourageant...

Alors, tout simplement : MERCI !!!

Une petite citation sur la persévérance, que j'ai cherchée cet aprem afin de me remonter les bretelles à moi-même ;o):

"L'homme supérieur est celui qui reste toujours fidèle à l'espérance ; ne point persévérer est d'un lâche". [Euripide]

Vivi, merci à Virginie

Je ne me retrouve pas... J'ai encore du faire une co....rie du genre balancer mon message sur une mauvaise page ou faire une fausse manip! Heureusement personne ne m'a jamais recruté sur mes performances informatiques.

Eh bien pour moi,je dirais que je ne roule pas sur l'or,mais qu'en cumulant les sources de revenus,on arrive à vivre assez convenablement...
Alors,soyons un peu positif pour donner une image attrayante des guides (qui ne passent pas leur temps qu'à se lamenter),comme le faisait à juste titre remarquer il y a quelques temps Chlorindre.
PS : il m'arrive d'accepter également du travail ou je ne suis pas guide.Il faut savoir faire des concessions ! Je pense notamment aux postes d'agent d'accueil et de surveillance (si possible dans des musées),etc.

Pas de problème, je prends aussi, je candidate, mais encore faut-il qu'il y ait "demande" puis être pris ;o)

Je ne pense pas que l'on se lamente, mais on parle de difficultés inhérentes. Si en formation DNGIN, par exemple, on avait des éléments de la "vraie vie", on serait bien mieux préparés pour affronter les difficultés techniques et la complexité financière ;o)
Je trouve important pour les personnes s'intéressant à nos professions de savoir le "bien" et le "moins bien".

Les personnes motivées basculeront toujours, de toute façon, du côté vers lequel vont leur coeur et leurs aspirations, regarde notre "communauté" ;o) Les passionnés sont comme ça ;o)

C'est le grand problème de la formation comme le souligne Olivier.
Quand je suis sortie de mon BTS je ne savais pas du tout que la majorité des guides étaient intermittents ! D'ailleurs de ma promo, (on était 18) je suis la eule à être devenue guide !
Du coup j'ai envoyé des CV aux agences (mon fameux 1er CV bien vide !)
J'ai eu de la chance, la seule entreprise qui à l'époque employait des guides mensualisées m'a recrutée !
Il faut dire qu'ils ne recrutaient que des jeunes diplomés sans expérience vu le salaire qu'ils proposaient !!! Et pour 6 mois de saison !
En 1988 je gagnais 4425 Frs par mois pour 6 jours et demi par semaine de boulot et des journée de 12 h au minimum !!!!
Mais ce fut une très bonne école, j'ai pu rencontrer d'autres guides qui m'ont alors expliqué comment ça fonctionnait et j'ai rejoints une association de guides, puis ensuite fait mon chemin toute seule

Ah oui ! cela fait plaisir de revenir sur terre de temps en temps ! merci Virginie pour tes propos! ce n'est pas facile et il faut garder la passion, ne pas se décourager !

J'ai eu la chance de travailler tout de suite après mon BTS en 1993, à la vacation mais très régulièrement en tant que guide accompagnatrice, ensuite à 21 ans et parce que je devais payer mon loyer, je suis rentrée comme agent d'accueil à la gare routière internationale de Toulouse. J'ai pu continuer à travailler ponctuellement en tant que guide pendant mes vacances ou jours fériés deci delà.
Là, à l'époque et c'est quand même encore le cas maintenant il faut pouvoir vivre ! J'ai fait un cif et suis entrée aux Voyages FRAM en 1999 . ( Recrutée à mon avis car j'avais obtenue en 1997 la carte GIR , cela les intéressait car ils envisageaient de créer un vrai service réceptif) et puis parce que j'avais eu de belles expériences chez des concurrents ou partenaires. Bref, j'ai intégré l'unité Egypte, Jordanie !!! ( ne me demandez pas pourquoi !) avec un contrat d'exclusivité ! plus possible d'exercer ma passion même ponctuellement !

Je poursuis sans cesse des études d'histoire de l'art et de langues, guide ponctuellement grâce à mon carnet d'adresses bien chouchouté !
Je suis aujourd'hui encore Assistante Maternelle, mais je vois le bout du tunnel!
Mes filles sont grandes 7 et 10 ans, je vais pouvoir me relancer!

Mais en ce qui concerne les musées, office de tourisme, ces emplois ont toujours été réservés à de bons militants du parti politique en place! qu'on ne me dise pas le contraire ! enfin ici à Toulouse et dans la région Midi Pyrénées.
Mais on dirait que cela change depuis peu : création d'un bureau des guides et d'un service réceptif à l'office de tourisme de Toulouse ...

Ah! du courage et de la persévérance, il en faut ! et c'est un long et beau chemin car il faut se dire que toutes ces expériences nous construisent et nous amène à la vérité notre vérité ! alors je garde la foi !!!

Je me demandai aussi :" avez vous des enfants ? "

Ceci dit, tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent dans le forum me laisse admirative et rêveuse et ça aussi c'est ce qui nous, c'est ce qui me fait vivre!
Les parcours d'Olivier , Natacha, Virginie, Laurette ... les stages des uns et des autres ...des connaissances, un savoir qui vous enivre ... que du Bonheur!

Et, je me dis qu'à 35 ans tout peut REcommencer !!!

merci pour votre attention et compréhension !

alice

et Chlorindre aussi !

Ayis 31 a écrit:

Je me demandai aussi :" avez vous des enfants ? "

Oui 2 mais ils ont maintenant 20 ans ! Et ne veulent surtout pas être guides !

Mais en tant que maman célibataire je dois dire que ça n'a pas été toujours facile, et heureusement qu'il y a eu leur arrière grand mère pour s'occuper d'eux !
Aujourd'hui ce sont eux qui prennent soin d'elle, car elle a fêté ses 100 ans l'été dernier (et si ça continue elle va tous nous enterrer car elle pête la forme !)

Diète méditerranéenne?
Petit verre de vin quotidien?
Les deux?

Un verre de vin à chaque repas (snon la nourriture n'a pas de goût !)
Et la journée dans le jardin à planter ou ramasser ses légumes, biner et j'en passe !
Le seul désagrément c'est qu'elle n'entend plus très bien sauf quand tu dis champagne ou chocolat !

Bravo ! et champagne pour ta Grand mère Virginie !!!

j'ai une petite puce d'un an et c'est vrai que ce n'est pas facile pour la faire garder ! les nounous veulent des horaires fixes et réguliers (ce que je conçois) mais comme vacataire, ce n'est pas facile de prévoir mon emploi du temps.... heureusement j'ai de la famille proche, mais pas aussi en forme que la grand mere de Virginie...

ca demande de l'organisation ou un recours à une baby sitter, mais vu ce que je gagne, comparé à ce que je donne, je suis de ma poche pour travailler !
ca ira mieux lorsqu'elle ira à l'école !!!

sinon, elle suit sa maman partout lorsque je prépare mes parcours : le patrimoine ca s'acquiert tot !!!